Commune de Beaulieu-en-Argonne
Commune de Beaulieu-en-Argonne
Beaulieu, un peu d'histoire

Situé sur une butte témoin à 275 mètres de hauteur, Beaulieu-en-Argonne se trouve à l’orée de la forêt argonnaise, dans la Meuse, en limite de la Marne, entre les vallées de l'Aisne et de l'Aire. Le village bénéficie d’un climat tempéré à influence océanique, qui favorise en forêt l’abondance du houx.


Le sol est constitué de gaize, roche rare, dont on trouve une station au Japon et une en Ecosse. La gaize est très gélive. Elle est gorgée d’eau, a un ph acide, qui est favorable, en forêt, aux myrtilles, aux néfliers, aux callunes et aux fougères aigles, typiques de l’Argonne.


Dans le village, au-dessus de la gaize, il y a une mince couche de terre humifère ou limoneuse, son épaisseur est plutôt variable (15 à 40cm) et faible. Il y a donc une très faible rétention d’eau, avec comme conséquence directe lorsqu’il fait chaud le jaunissement du gazon et, en général, la difficulté à certaines espèces à s’implanter.


L’eau de pluie s’écoule à travers la gaize sur un dénivelé de 70 mètres environ. Elle est arrêtée par une couche d’argile et forme ensuite des ruisseaux, qui ont été barrés au XII° siècle par les moines, pour créer de nombreux étangs, dont certains existent encore.


La naissance de Beaulieu-en-Argonne est liée à la venue d’un ecclésiastique d’Ecosse, Rodingue. Il souhaitait s’installer en forêt d’Argonne dans un bois nommé Vaslogium avec quelques disciples. Austrasius, seigneur de Waly et de cette forêt, les en chassa, fâché qu’ils se soient établis dans ce terrain sans sa permission. Rodingue partit pour Rome visiter les tombeaux des Saints Apôtres. Il fut appelé par Austrasius dont la famille était tombée gravement malade et qui considérait cela comme une punition divine. Rodingue les guérit par ses prières et Austrasius, reconnaissant, lui donna Vaslogium et lui permit d’y bâtir un monastère. Après l’avoir établi, Saint Rouin se retira dans son ermitage de Bonneval, à une demi-lieue de Beaulieu. Il y mourut vers l’an 680 et fut enterré à Beaulieu, devant l’Autel de Saint Jean l’évangéliste. On célèbre encore sa fête tous les ans le 17 septembre. 

L’abbaye, plusieurs fois détruite puis reconstruite, fut vendue à la Révolution et dispersée. Aujourd’hui en restent les communs de l’Abbaye, le pressoir en chêne, classé monument historique, l’ermitage de Saint Rouin et le mur des moines.